Je m’intéresse depuis une dizaine d’années aux touchers et aux formes d’écoutes sensibles de nos corps et de nos corps en interaction. Cet intérêt a revêtu plusieurs formes d’expressions, d’apprentissage et d’approches. D’une approche poétique et sensuelle intime à travers l’écriture et le dessin, il s’est ensuite tissé dans et à travers le toucher sous la forme de « massages » intuitifs, comme on développe un langage et une écoute. Curiosité qui m’a poussé à me former, en 2014, en Ostéo-Danse (Wuo Taï) avec la Fédération Européenne de Wuo Taï (Rolland et Nathalie Combes).

La rencontre avec un féminisme queer intersectionnel m’a ouvert à penser les questions du corps à plusieurs, tourné vers des formes de réappropriations intimes et collectives de nos corps, mais aussi de nos sensations de plaisirs. En 2020, j’ai participé à la création d’un Laboratoire de recherche autour des sensualités. Ce laboratoire n’existe plus aujourd’hui. Sa trace persiste dans la co-création d’un stage autour des sensualités, élaboré avec mon ami Oscar Houtin. Stage qui continue à tisser sa forme au contact des différents groupes qui traversent notre proposition et à approfondir ma fascination et mon intérêt pour les dynamiques de groupes et les dialogues entre les singularités et le groupe. Mais aussi pour l’histoires des corps et leurs expressions.

Cette fascination et cette curiosité ont trouvé un ancrage profond et vivant dans ma rencontre avec la Danse Singulière, il y a 3 ans. Cette rencontre bouleversante m’a ouvert le regard et les mots sur des formes de l’invisible avec lesquels je voyage depuis longtemps sans pour autant revêtir les aspects du corps en mouvement et de ses enjeux. J’ai intégré en 2022 le Laboratoire de transmission de la Danse Singulière (et autres dispositifs dits Kaïros) avec lequel je poursuis cette aventure de pensée « en corps, en acte et en mots » au sein d’un être ensemble particulier, mais aussi d’une pensée vivante en transmission. Processus de transmission et de mémoire qui me relie par des chemins détournés à mes études faite entre 2009 et 2014 en Histoire – Archive et Documentation (ULB).

Ces fils tirés jusque-là viennent en partie se condenser aujourd’hui dans la formation que je suis en Cranio Sacré Biodynamique avec l’Omphale (Catherine Hossenlop, Sylvain Legeard, Marie Hossenlop, Ylang Graff). Pratique qui condense et ouvre autant de nouvelles perspectives et entendements pour cheminer en corps avec la rencontre, l’invisible et ses mouvements.

Ce parcours cohabite depuis dix ans avec des pratiques de cultures, de cueillettes et de transformations qui occupaient la place centrale de mes activités pendant un temps et qui s’inscrivent aujourd’hui dans une quotidienneté plus silencieuse, mais qui continuent pourtant à dessiner de menus ancrages qui soutiennent un contact sensible avec le dehors et les saisonnalités. Pratiques qui s’étendent à l’élevage. Aujourd’hui encore, je travaille sporadiquement en chèvrerie.